Réalisateur, Scénariste

Après une licence de lettres classiques, Régis Wargnier suit une maîtrise de grec tout en ouvrant un atelier de photographie. La chance et le hasard lui font rencontrer Claude Chabrol qui lui confie un stage en 1971 sur La Décade prodigieuse, où il côtoie Michel Piccoli. Tour à tour, ces deux figures emblématiques du septième art le feront travailler sur leurs films respectifs. Grâce à Claude Chabrol, il a été successivement assistant metteur en scène, assistant à la caméra, puis régisseur général. Michel Piccoli lui fait rencontrer Francis Girod avec lequel il entame une longue et fidèle collaboration sur des films tels que L’État sauvage, La Banquière, Le Grand frère et Le Bon plaisir.

Il a également l’honneur de servir des réalisateurs étrangers remarquables, à l’instar de Valerio Zurlini pour l’adaptation du Désert des tartares, Volker Schlöndorff pour Le Faussaire, Margarethe Von Trotta pour L’Amie et Andreï Tarkovski pour sa dernière œuvre Le Sacrifice.

En 1986, il passe à l’acte et réalise La Femme de ma vie, histoire d’une dépendance amoureuse racontée à travers la musique et l’alcoolisme. Prix du Jury au Festival de Rio de Janeiro, ce film reçoit le César de la Première Œuvre et des nominations pour son quatuor d’interprètes : Jane Birkin, Christophe Malavoy, Jean-Louis Trintignant et Dominique Blanc.

Il adapte ensuite au cinéma le livre de Susan Hill, Je suis le seigneur du château, où les jeunes David Béhar et Régis Arpin se livrent une lutte sans merci dans l’isolement d’une demeure bretonne avec une forte connotation sociale. Le public et la critique saluent ce deuxième opus avec Jean Rochefort et Dominique Blanc.

Avec Indochine, il crée l’événement et fait le tour du monde. Catherine Deneuve y trouve l’un de ses plus rôles et remporte le César de la Meilleure Actrice ; Dominique Blanc est sacrée Meilleur Second Rôle Féminin. Vincent Perez, Jean Yanne et Linh Dan Pham complètent la distribution de cette fresque superbe qui récolte également 3 César techniques (Meilleure Photo, Meilleurs Décors et Meilleur Son) et 3 récompenses prestigieuses : Golden Globe et Oscar du Meilleur Film Étranger, Goya du Meilleur Film Européen.

Pour Une femme française, il s’inspire de l’histoire de ses parents et raconte la débâcle d’un couple aux prises avec les évènements politiques et militaires de son pays : guerre et décolonisation. Régis Wargnier reçoit le Prix de la Mise en Scène au Festival de Moscou ; Emmanuelle Béart et l’Autrichien Gabriel Barylli y sont désignés Meilleure Actrice et Meilleur Acteur et forment avec Daniel Auteuil le trio vedette.

En 1999, il relate dans Est-Ouest l’histoire d’un médecin d’origine russe dont la famille a émigré en France en 1917 et qui retourne sur sa terre natale à l’appel trompeur de Staline, plongeant alors sa femme et son fils dans l’enfer soviétique. Sandrine Bonnaire, Oleg Menchikov, Catherine Deneuve et Sergeï Bodrov partagent l’affiche de ce cinquième long métrage, élu film de l’année par le public russe, 4 fois nommé aux César et en lice pour le Golden Globe et l’Oscar du Meilleur Film Étranger.

En 2002, il s’appuie sur différents récits d’époque et tourne en langue anglaise Man to Man, avec Kristin Scott Thomas, Joseph Fiennes, Hugh Bonneville et Iain Glen. Vu et vendu dans de nombreux pays à travers le monde, ce film relate l’aventure épique et tragique de deux pygmées capturés au cœur de la forêt équatoriale par un anthropologue écossais et une aventurière flamande pourvoyeuse de grands fauves pour les zoos d’Europe.

Pars vite et reviens tard est la première adaptation au cinéma de Fred Vargas. José Garcia incarne le fameux commissaire Adamsberg et a pour compagnon d’enquête Michel Serrault dans ce film noir également interprété par Marie Gillain, Olivier Gourmet, Lucas Belvaux et Linh Dan Pham.
En 2010-2011, il réunit Rachida Brakni, Cyril Descours et Clémentine Célarié dans La Ligne droite qui offre à ce féru d’athlétisme l’opportunité de signer un nouveau film sur ce sport, après les documentaires Cœur d’athlètes et D’Or et d’argent tournés en 2003 et 2004.

En 2014, il réalise Le Temps des aveux, tiré du récit de François Bizot, Le Portail, sur l’histoire vraie de la relation sur plusieurs années de Bizot et de Douch, le bourreau de la prison de Phnom Penh S21, premier Khmer rouge à avoir été jugé pour crimes contre l’humanité. Le film est sélectionné dans de nombreux festivals, dont ceux de Telluride, dans le Colorado, et de Busan, en Corée du Sud.

La même année, il initie sur la chaîne Arte une série consacrée aux camps de réfugiés dans le monde filmée par des cinéastes, dont il réalise le premier volet intitulé Let My People Go. Il affirme une fois encore son goût pour le documentaire sous forme de reportages, affichée dès 1992 avec Liban année zéro.

Après avoir accepté pour deux ans, en 2006 et 2007, la présidence du Fonds Sud, Régis Wargnier est membre depuis 2009 du comité de pilotage de la fondation « culture et diversité », créée par Marc de La Charrière et dirigée par sa fille Eléonore. Il a par ailleurs été nommé, pour une mandature de cinq ans, membre du conseil économique, social et environnemental.

Régis Wargnier a été membre du jury aux festivals de Cannes, de Shanghai, de Moscou et de Deauville. Il publie début 2018, aux éditions Grasset, son premier roman intitulé Les Prix d’excellence.

Un hommage sur scène lui sera rendu à 20h lors du gala et à l’issue duquel sera projeté L’OMBRE DE STALINE en présence de la réalisatrice.
Réservations pour la soirée du jeudi 12 mars ICI

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